Cet après-midi, j’étais assise sur un banc en bas de mon immeuble, au soleil. C’est une jolie cours où de nombreux enfants jouent, courent et font du vélo. Poussin faisait tranquillement sa sieste dans son landau. Un petit garçon, le petit voisin du rez de chaussée, sort de l’immeuble en courant. Son père suit. Le petit me regarde de loin, voit la poussette et se tourne vers son Papa : « Dis Papa, tous les gens ont des bébés ? » demande-t-il.
Cette question me pique au vif. Je voudrais lui répondre moi, je voudrais lui dire « Non petit, tout le monde n’en a pas. La vie n’est pas aussi bien faite. Bien sûr, plein de gens qui veulent un bébé en ont un. Il y a aussi des gens qui font le choix de ne pas en avoir et c’est très respectable. Mais malheureusement, il y en a qui en ont et qui ne le méritent pas, il y en a aussi qui en ont alors qu’ils n’en veulent pas. Et puis, il y en a beaucoup, beaucoup trop, qui veulent un bébé plus que tout et qui n’y arrivent pas. Et ils souffrent beaucoup, c’est une peine qui ronge, qui isole, qui tue de l’intérieur. Non petit, tout le monde n’a pas la chance d’avoir un bébé. »
Évidemment, je n’ai rien dit. J’ai juste regardé Poussin dormir et j’ai une fois de plus mesurer mon immense chance de l’avoir avec moi.
No more loseuse 
Le seul avantage de la PMA (pour les couples pour qui la chance a enfin tourné), c’est justement de pouvoir, comme toi, mesurer la chance immense que ça ait « marché ».
Et même le Pr. Frydman l’a dit avant hier lors d’une conférence : 50% des couples en PMA terminent leur parcours PMA sans enfant…
je serai curieuse de savoir ce que lui a répondu son père. Sinon, non, tout le monde n’a pas d’enfants. C’est injuste mais ce n’est malheureusement pas la seule saloperie de la vie. Biz Loosequeen (plus si loose que ça d’ailleurs).
j’ai les larmes aux yeux, il est beau ton billet
Sublime…
Je ne cesse de penser à cette chance que nous avons … cette immense chance de faire partir des 50% .
Et effectivement, si un jour mon enfant me pose cette question, je lui répondrai la même chose que toi. Tout comme je lui expliquerai les différentes manières de faire un bébé
Bisous
Moi aussi j’aurais bien aimé savoir ce qu’a répondu le père…
Tout plein de bisous à toi et à ton petit Poussin
Snif. Yeux mouillés. Dans tes pensées, tu as trouvé les mots les plus juste pour lui expliqué. Bises à Poussin et sa super maman
En cours de SVT, je parle du syndrôme de Turner (un seul chromosome X) en expliquant que parfois il y a un léger retard mental, mais parfois non, que sans traitement hormonal la jeune fille ne fait pas sa puberté, mais que si on connait la maladie et qu’on la traite avec des hormones ça ne se verra pas, et enfin que par contre elle ne produira jamais d’ovocytes, donc sera stérile (hors recours au don).
Une élève, sincèrement désolée, qui s’écrie tout haut « oh c’est trop triste » et son voisin qui lui répond « oh ça va, c’est pas un cancer non plus hein ». J’ai failli pleurer.
Bonjour, nous faisons partie de la moitié de couples qui sortent de la PMA sans enfant (après tout ce parcours, j’ai maintenant 39 ans et une FSH à 20 donc plus de FIV pour moi) et je suis donc une nullipare et comme tu le dis si justement mon prochain combat est d’apprendre à ne plus laisser ce malheur me ronger de l’intérieur et de trouver « d’autres formes de fertilité ». C’est peut etre ce qu’il faut expliquer au petit garcon : la nature ne permet pas à tout le monde d’avoir un enfant, mais la vie est possible sans et l’Homme peut s’accomplir sans, en donnant et en offrant autrement …
Très émouvant de lire ce billet. J’en ai la chair de poule. C’est joliment et simplement dit. Tellement vrai…
50% 😦 Je suis d’autant plus heureuse pour toi que poussin dorme paisiblement à tes cotés 🙂 Et j’aime te lire en maman émerveillée !